Qu’est-ce qui n’est pas politique dans le travail d’un chercheur en sciences sociales ? On pourrait longuement discuter de cette question. J’ai pourtant regroupé ici sans guère d’hésitation des interventions et publications qui avaient pour seul objet d’intervenir explicitement dans le champ politique. Elles expriment des convictions et ne sont contraintes par aucune règle de méthode, comme le sont les textes scientifiques. Sinon, je l’espère, celles du raisonnement rationnel.
Dans la bataille du programme commun de la gauche
Des militants communistes intéressés aux choses urbaines, dont j’étais, ont pris, en 1973 et 1974, des initiatives pour promouvoir une réflexion sur l’urbanisme dans la perspective du programme commun de gouvernement de la gauche. Cela a d’abord été un colloque du Centre d’études et de recherches marxistes, que Francis Godard et moi-même avons organisé.
Francis Godard et Christian Topalov, « Conclusion : Urbanisme monopoliste, urbanisme démocratique », in Urbanisme monopoliste, urbanisme démocratique, Paris, Les Cahiers du CERM, 1974, p. 364-376.
Un colloque plus vaste a eu lieu ensuite à Grenoble, organisé par François Ascher et Jean-Louis Cohen sous l’égide de la revue la Nouvelle Critique. J’y ai contribué par une communication qui mettait à profit mes travaux de l’époque.
Christian Topalov, « La politique foncière est-elle monopoliste ? », La Nouvelle critique (Paris), n° spécial 78 bis, 1974, p. 38-48.
J’écrivais parfois dans la presse communiste, sous un pseudonyme qui était un clin d’oeil à la fois à Robert de Balkany (le promoteur de Parly 2, qui m’avait accordé un entretien pour mon enquête sur les promoteurs immobiliers) et à la région du monde où je suis né.
Y. Balkan, « Les monopoles et le logement », L’Humanité, 13 mars 1971.
Bob Balkan et Pierre Choubersky, « La spéculation immobilière et le problème foncier urbain », Economie et politique, n° 254, septembre 1975, p. 77-108.
Un bref séjour auprès de Nuno Portas, le secrétaire d’Etat au logement du gouvernement provisoire du Portugal de la Révolution des oeillets (mars 1975) a été l’occasion d’une enquête sommaire rédigée sur le vif.
Christian Topalov, « La politique du logement dans le processus révolutionnaire portugais (25 avril 1974 – 11 mars 1975) », Espaces et sociétés (Paris), n° 17-18, mars-juin 1976, p. 109-136.
A cette époque et jusqu’en 1978, j’ai été responsable de la commission logement au sein du secteur « cadre de vie » du Parti communiste français. Il s’agissait à la fois de contribuer aux luttes sociales sur ces questions et d’élaborer un programme de gouvernement. Un livre très particulier est né de cet engagement : la direction du PCF ne souhaitant pas s’engager sur des détails programmatiques trop précis, on m’a demandé de signer ce « programme logement » officieux.
Christian Topalov, Se loger en liberté. Propositions pour une politique démocratique et sociale de l’habitat, préface de Mireille Bertrand, Paris, Editions sociales, 1978, 187 p.
Mes archives de cette commission ont été déposées aux Archives départementales de la Seine-Saint-Denis (cote 423 J). Lien
On peut être à l’écart de l’action politique et continuer à réfléchir aux questions soulevées par celle-ci. En témoigne cette introduction à un dossier de Politique aujourd’hui.
Christian Topalov, « La question du pouvoir urbain », introduction au dossier « Villes européennes : la crise en capitales ? », Politique aujourd’hui (Paris), n° 2 , novembre 1987, p. 6-11.
Dans la bataille pour l’enseignement supérieur et la recherche
Depuis 2004, une tornade de réformes profondément régressives s’est abattue sur l’enseignement supérieur et la recherche en France. J’ai pris ma part dans le combat pour en éclairer et en dénoncer la signification et les effets. D’abord en participant à l’organisation à l’EHESS de l’initiative « Changeons le programme ! » de février au printemps 2009, puis à celle du séminaire collectif « Politique des sciences » de 2009-2010 à 2017-2018.
Changeons le programme ! (2009)
« Dans le cadre du mouvement de mobilisation pour l’enseignement supérieur et la recherche, l’opération « Changeons le programme » propose une série de débats et d’interventions à propos des différents aspects des « réformes » en cours (entrée libre). »
Programme du lundi 2 février au mardi 17 mars (établi par Isabelle Backouche) :
Séminaire « Politiques des sciences » (2009-2010 à 2017-2018)
Programme et comptes rendus verbatim des séances (établis par Michel Barthélémy, CNRS, CEMS). Lien
Diverses interventions ont été publiées, avant et après l’alternance politique de 2012, notamment grâce à Mediapart ou à « Politiques des sciences ».
« Reconstruire l’enseignement supérieur et la recherche », Mediapart (Les invités de Mediapart), 16 juin 2011.
Une adresse aux dirigeants socialistes.
Les instances d’évaluation scientifique: élection, nomination, cooptation ? Une discussion entre Nathalie Heinich et Christian Topalov
« A la suite d’un appel à candidatures diffusé le 9 janvier 2012 par le SNCS et le SNESup en vue des élections à la section 36 (sociologie, normes et règles) du Comité national de la recherche scientifique, Nathalie Heinich (DR CNRS sociologie) a écrit à Sophie Pochic (CR CNRS sociologie) et Christian Topalov (DE EHESS sociologie) le premier des messages qui suivent. Christian Topalov lui a répondu et s’est ainsi engagée une discussion dont les protagonistes ont pensé que, rendue publique, elle pourrait contribuer à nourrir la réflexion collective. »
Publié le 25 janvier 2012 par pds
« Aeres : en finir avec l’agence de notation de l’enseignement supérieur et de la recherche », Mediapart (Les invités de Mediapart), 21 mai 2013.
A la veille de l’examen de la loi Fioraso à l’Assemblée nationale.
Intervention de Christian Topalov dans le cadre de la journée de réflexion “Repenser l’autonomie” dans l’enseignement supérieur et la recherche – 10 juin 2014 (Panthéon, Jussieu, Assemblée nationale). Publié le 18 juin 2014 par pds.
Avec la publication, en 2022, de Gouverner la science. Anatomie d’une réforme (2004-2020), Joël Laillier et moi-même avons été souvent sollicités pour développer ce qui nous paraissait être les conséquences politiques de cette enquête sociologique. Je donne ici un aperçu de ces interventions, appuyées sur l’exposé de résultats de recherche, mais d’abord prises de position politique.
Entretien de Mohamed El Khebir avec Joël Laillier et Christian Topalov pour Radio Libertaire sur le livre « Gouverner la science. Anatomie d’une réforme (2004-2020) », le 21 novembre 2022 (audio 1 h 28)
Entretien avec Joël Laillier et Christian Topalov pour l’Institut de recherche de la Fédération syndicale unitaire sur le livre « Gouverner la science. Anatomie d’une réforme (2004-2020) », le 13 décembre 2022 (transcription).
« Des mandarins aux managers : ceux qui dirigent la recherche en France ». Nicolas Chevassus-au-Louis reçoit Joël Laillier et Christian Topalov aux Grands entretiens de Mediapart, le 13 janvier 2023 (video 35 mn).
Entretien avec Joël Laillier et Christian Topalov réalisé par Régis Guyon en janvier 2023 (transcription) : « Les réformateurs ont placé la réforme sous la bannière de l’autonomie. Or, le pouvoir est désormais beaucoup plus concentré », Diversité (ENS de Lyon), 202/2023, mis en ligne le 18 mai 2023.
« De nouveaux pilotes pour une science soumise » (avec Joël Laillier) (entretien réalisé par Michel Maric) », Vie de la recherche scientifique (Paris), avril-mai-juin 2023, p. 18-21.
Joël Laillier, Christine Musselin et Christian Topalov, « Un modèle d’université publique ? » (propos recueillis par Matthieu Febvre-Issaly) » (transcription), Esprit (Paris), juillet-août 2023, p. 1-15.
Joël Laillier et Christian Topalov, « Tribune. Dans la pensée présidentielle, il n’est pas envisagé d’évaluer les résultats des réformes de la recherche qui ont précédé », Le Monde (Paris), 15 décembre 2023.