J’ai peu écrit sur la méthode, mais ce peu m’a permis de formaliser un projet intellectuel au-delà de sa mise en œuvre sur des objets singuliers. Je n’ai pas jugé utile de parler « théorie » : j’ai préféré que les concepts qui organisent mes enquêtes s’expriment dans des analyses empiriques plutôt que de façon abstraite. En revanche, j’ai parfois tenté de faire état du chemin que j’ai cru bon de prendre pour construire mes objets de recherche.
Ainsi, le décès de Bernard Lepetit en 1996 m’a conduit, à l’occasion de plusieurs communications ou conférences, à mettre au clair la leçon de réflexivité que nous pouvons tirer de son travail qui, au delà de la discipline historienne, concerne toutes les sciences sociales. De même, celui de Pierre Bourdieu en 2002 m’a permis, à l’invitation de Rose-Marie Lagrave, de revenir sur l’humeur réflexive qu’il a introduite en sociologie et qui fut si décisive pour ma génération de chercheurs.
Pour le reste, mes écrits de méthode ont surtout porté sur la façon que je crois féconde d’écrire l’histoire des sciences sociales, parfois en rendant explicites mes convictions et ma façon de travailler, parfois en discutant d’évolutions que je jugeais régressives, parfois aussi en disant mon admiration pour des travaux faits par d’autres. L’expérience de la revue Genèses, celle du programme « les Mots de la ville », celle, plus largement, de ma fréquentation des historiens ont aussi été pour moi sources de réflexion.
Publications
Christian Topalov, « Dans les marges. Bernard Lepetit enseignant », Cahiers du Centre de recherches historiques (Paris), n° 17, octobre 1996, pp. 19-28.
Christian Topalov, « ‘Autant connaître un peu les verres que l’on porte’ : la pratique historienne et le temps des représentations », in Alain Obadia (éd.), Entreprendre la ville. Nouvelles temporalités, nouveaux services, Paris, L’Aube, 1997, p. 40-48.
Christian Topalov (dir.), « Sciences sociales improbables », Genèses (Paris), n° 29, décembre 1997. Introduction, p. 2-3.
Christian Topalov, « Multiple Spectacles : An Argument for a Reflexive Practice of the Social Sciences » (Comparative Analysis Seminar, Massachusetts Institute of Technology, Department of Urban Studies and Planning, 9 novembre 1998). Communication (18 p.).
Christian Topalov, « Des livres et des enquêtes : pour un historicisme réflexif », in Bernard Lepetit et Christian Topalov (ed.), La ville des sciences sociales, Paris, Belin (« Modernités »), 2001, p. 307-313.
Christian Topalov, « Classements : un paysage intellectuel renouvelé », in Pierre Encrevé et Rose-Marie Lagrave (ed.), Travailler avec Bourdieu, Paris, Flammarion, 2003, p. 195-207.
Christian Topalov, « Ecrire l’histoire des sociologues de Chicago », Genèses (Paris), n° 51, juin 2003, p. 147-159.
Christian Topalov, « The ‘science of science’ and the ‘sociology of scientific knowledge’ : making sense of a missed encounter » (Conference : « Practicing Pierre Bourdieu : In the Field and Across the Disciplines », University of Michigan, Ann Arbor 28-30 septembre 2006). Communication (18 p.)
Christian Topalov, « Les mots des acteurs et les mots des savants. Ou ce qu’une pratique réflexive de l’histoire peut apprendre aux sociologues », (« Sociologie, histoire. Histoire, sociologie. Journée d’étude autour de George Steinmetz », Ecole des hautes études en sciences sociales, Paris, Maison Suger, 30 mars 2007). Communication (7 p.)
Christian Topalov, « En finir avec la société ? Un débat historiographique », Revue d’histoire du XIXe siècle, n° 37, 2008/2 (« L’ère victorienne revisitée »), p. 167-182.
Christian Topalov, « Vingt ans après. De la solidité des tunnels », Pour l’histoire des sciences de l’homme. Bulletin de la Société française pour l’histoire des sciences de l’homme, n° 32, hiver 2008, p. 7-23.
Christian Topalov, « Livres d’architectes : les parcours d’objets incertains », in Pierre Chabard et Marilena Kourniati (dir.), Raisons d’écrire. Livres d’architectes 1945-1999, Paris, Editions de la Villette, 2013, p. 209-228.
Christian Topalov, « Une histoire sociale des savoirs et des savants », in Histoires d’enquêtes. Londres, Paris, Chicago (1880-1930), Paris, Classiques Garnier (« Bibliothèque des sciences sociales »), 2015, chapitre 1.
Christian Topalov, « La boîte de Pandore et l’histoire des sciences humaines », Genèses (Paris), n° 100, septembre-décembre 2015 (« Genèses par Genèses »), p. 238-246.
« Notre interdisciplinarité : des rencontres qui se cherchent. Entretien avec Christian Topalov (par Iona Popa) », Genèses (Paris), n° 100, septembre-décembre 2015 (« Genèses par Genèses »), p. 95-107.
Christian Topalov, « Mobilisations sociales et espaces urbains : une expérimentation historienne », in Isabelle Backouche et al., La ville est à nous ! Aménagements urbains et mobilisations sociales depuis le Moyen Âge, Paris, Editions de la Sorbonne (Histoire contemporaine 18), 2018, p. 327-349.
Christian Topalov, « La langue de la comparaison », in Jean-Yves Authier et al. (dir.), D’une ville à l’autre. La comparaison internationale en sociologie urbaine, Paris, La Découverte, 2019, p. 141-162.
Christian Topalov, « Des sciences sociales dans le temps. Thomas Hirsch, Le temps des sociétés. D’Emile Durkheim à Marc Bloch, Paris, Ed. de l’EHESS, 2016 » (note critique), Genèses (Paris), n° 114, 2019/1, p. 160-169.
Christian Topalov, « Enquêter sur le passé », Savoir/Agir (Paris), n° 57, septembre 2021 p. 21-29.
Christian Topalov, « Introducción. Por una práctica reflexiva de las sciencias sociales », in La ciudad. Saberes, poderes y lenguaje. Compendio de la obra de Christian Topalov (coord. Alicia Novick, Claudia Zamorano y Arsenio Gonzáles), Mexico, CIESES y CEMCA, Buenos Aires, Universidad Nacional de General Sarmiento, 2023, p. 27-48.
Christian Topalov, « Une histoire des sciences sociales en société », in Emanuel Bertrand et Wolf Feuerhahn (dir.), Arpenter l’histoire des sciences. Témoignages de chercheurs français contemporains, Strasbourg, Presses de l’Université de Strasbourg, 2023, p. 237-267.