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Une socio-économie de la fabrique de la ville
(1968-1985)

Mes premiers travaux s’inscrivaient dans une conjoncture où une très forte croissance urbaine constituait l’une des principales préoccupations de la haute administration modernisatrice et aménagiste qui régnait alors au ministère de l’Equipement. Pour comprendre le phénomène afin, disait-on alors, de mieux le « maîtriser », d’importantes ressources furent consacrées à une recherche urbaine dont l’essentiel fut alors mis en oeuvre hors de l’université. Les économistes, notamment ceux des bureaux d’études, furent particulièrement sollicités pour adapter aux villes françaises des modèles de développement urbain conçus aux Etats-Unis. Des sociologues furent aussi mobilisés pour analyser plus qualitativement les logiques de comportement des acteurs des marchés fonciers et immobiliers. C’est ainsi que je fus conduit à faire ma première enquête, qui porta sur les promoteurs immobiliers – à une époque où ceux-ci jouaient un rôle majeur dans l’urbanisation de la France. La sociologie économique enseignée par Cuisenier et Lautman, l’anthropologie économique de Godelier et Terray, le marxisme structuraliste d’Althusser et la formation à la recherche empirique dispensée à l’EHESS me fournirent les ingrédients d’un cycle de travaux qui s’acheva avec la soutenance de ma thèse d’Etat en 1985.

A partir du point d’observation qu’offrait la socio-économie de la production de logements, j’ai abordé plusieurs aspects de la fabrique de la ville : les acteurs de la construction immobilière dans la France contemporaine, puis dans celle du XIXe siècle; les acteurs du marché foncier et la question de la formation des prix des terrains; les politiques publiques dans les domaines du financement de la construction et de l’aménagement des sols urbains; les relations entre politiques publiques, structuration des systèmes d’acteurs et nature des produits. Ces divers travaux étaient parfois considérés comme relevant plutôt d’une socio-économie urbaine que de la sociologie et leur influence déclina vite avec l’arrêt de l’expansion immobilière en France et un désintérêt marqué des sociologues pour les objets économiques – bien avant le regain de la sociologie économique que l’on a observé par la suite. Dans la conjoncture des années 1970 et 1980, ils eurent néanmoins un écho important dans plusieurs pays où ils furent utilisés comme modèle méthodologique pour analyser la production immobilière à partir des acteurs et des filières de celle-ci.

Publications

Christian Topalov, « Un système d’agents économiques : la promotion immobilière », La Pensée (Paris), n° 166, décembre 1972, p. 109-141.

Christian Topalov, Les promoteurs immobiliers. Contribution à l’analyse de la production capitaliste du logement en France (ouvrage publié avec le concours du CNRS), Paris-La Haye,Mouton (« La Recherche urbaine »), 1974, 413 p.

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Christian Topalov, « Analyse du cycle de reproduction du capital engagé dans la production du cadre bâti et propriété foncière », in Urbanisme monopoliste, Urbanisme démocratique, Paris, Centre d’études et de recherches marxistes, 1974, p. 9-31.

(édition brésilienne) : « Análise do ciclo de reprodução do capital investido na produção da indústria da construção civil », in Reginaldo Forti (ed.), Marxismo e urbanismo capitalista. Textos criticos, São Paulo, Livraria Editora Ciências Humanas, 1979, p. 53-80.

Christian Topalov, « Propriété du logement et mode de production capitaliste », in Aménagement du territoire et développement régional  (Institut d’études politiques, Grenoble), vol. VII, 1974, p. 1-92.

Christian Topalov, Expropriation et préemption publique, Paris, Editions du Centre de recherches d’urbanisme, 1977, 330 p.

Christian Topalov, « Surprofits et rentes foncières dans la ville capitaliste », International Journal of Urban and Regional Research  (London), vol. 1, n° 3, 1977, p. 425-446.

Christian Topalov, La urbanización capitalista. Algunos elementos para su análisis, Mexico, Editorial Edicol, 1979, 186 p.

Christian Topalov, « Trasformazione dei sistemi di produzione della casa e politiche statali (1950-1978) », Archivio di studi urbani e regionali (Milano), n° 10-11, 1981, p. 73-120.

(réédition) « Trasformazioni dei sistemi di produzione della casa e politiche sociali, 1950-1978 », in Marino Folín (ed.), Esiti della politica social-democratica della casa in Europa. Milano, Franco Angeli, 1982, p. 73-120.

Christian Topalov, « Rentes foncières et dynamique des prix du sol dans l’espace urbain », Archivio di studi urbani e regionali (Milano), n° 15, 1982, p. 3-39.

(édition française remaniée) : « Théorie des rentes urbaines et dynamique du marché foncier », in Pierre-Henry Derycke (ed.), La rente foncière urbaine. Approches théoriques et empiriques, Paris, Etudes foncières, 1984, p. 149-186. Seconde édition: Paris, ADEF, 1990, p. 165-194.

Christian Topalov, Le profit, la rente et la ville. Eléments de théorie (ouvrage publié avec le concours du CNRS), Paris, Editions Economica, 1984, 223 p.

(édition espagnole) Ganancias y rentas urbanas. Elementos teóricos, Madrid, Siglo Veintiuno de España Editores, 1984, 274 p.

Christian Topalov, « Prices, Profits, and Rent in Residential Developments. France, 1960-1980 », in Michael Ball, et al. (eds), Land Rent, Housing, and Urban Planning. An European Perspective. London, Croom Helm, 1985, p. 25-46.

Christian Topalov, Le logement en France. Histoire d’une marchandise impossible, Paris, Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, 1987, 437 p.

Christian Topalov, « Préface », in Paul Cuturello (ed.), Regards sur le logement. Une étrange marchandise, Paris, L’Harmattan, 1992, p. 11-13.

Henri Coing et Christian Topalov, « Crise, urgence et mémoire : où sont les vraies ruptures ? », in François Ascher (dir.), Le logement en questions, Paris, L’Aube, 1995, p. 261-289.